Shirana Shahbazi (*1974) porte un regard nuancé sur notre société et ses enjeux. Son œuvre hautement esthétique fait du fragment et de la superposition une stratégie qui reflète la complexité de notre époque. Forte de son expérience d’appartenances multiples, elle analyse la construction de la réalité. Comment représenter en images la simultanéité vécue de réalités différentes ? Comment saisir les distances spatiales et émotionnelles ? Toujours ancrée dans la photographie, mais intégrant des techniques et matériaux les plus divers, l’œuvre de Shahbazi échappe à toute catégorisation univoque. Complexe, elle véhicule la polyphonie comme position politique.

Shahbazi expérimente avec les surfaces, les formats, la couleur, l’espace et la lumière. Nombreuses sont les œuvres qu’elle n’a encore jamais présentées au public. En dialogue avec Li Tavor (*1983), et complétant avec les travaux d’autres artistes, Shabazi crée des installations qui investissent l’espace et qui recontextualisent son art.

En 2019, l’Office fédéral de la culture a décerné à Shabazi le plus important prix suisse d’art, le Prix Meret Oppenheim.